L'Américain Gary Ridgway, «serial killer» nécrophile, a fait du meurtre sa «carrière» - Le Temps (2024)

L'acte d'accusation du tueur en série qui a assassiné 48 prostituées brosse le portrait d'un psychopathe sexuel incapable d'empathie. Méticuleux, il ne laissait rien au hasard, et se plaisait à semer les enquêteurs en laissant des indices fallacieux.

«Avertissem*nt: le rapport qui suit contient des descriptions crues et perturbatrices d'actes criminels violents et pourrait ne pas convenir à tous les lecteurs.» Ainsi commence l'acte d'accusation du procureur Norm Maleng contre Gary Leon Ridgway, le tueur en série américain qui a avoué mercredi devant le tribunal de Seattle le meurtre de 48 prostituées entre 1982 et 2001. Gary Ridgway, un peintre en carrosseries de camions âgé de 54 ans, a reconnu avoir tué au total une soixantaine de femmes, un chiffre qui fait de lui le meurtrier ayant le plus grand nombre de crimes à son actif aux Etats-Unis. L'acte d'accusation, mis à disposition sur Internet, brosse le portrait d'un psychopathe sexuel très bien organisé et ne laissant rien au hasard. Il détaille les procédés machiavéliques du tueur qui a nargué la police pendant près de vingt ans.

Petit, doté d'un visage banal, Gary Ridgway n'a pas le physique de l'emploi. On est loin de Hannibal Lecter, le «serial killer» du Silence des agneaux. Son vocabulaire est pauvre. Ses premiers contacts avec les prostituées datent de 1971. Il se trouve alors aux Philippines, où il effectue son service militaire dans la marine. A son retour, sa femme demande le divorce. Il se remarie en 1973 avec une compagne qui lui donne un fils en 1975. Une fois, alors qu'ils se promènent tous deux dans les bois, il fait mine d'étrangler sa deuxième femme. Ils divorcent en 1981. Gary Ridgway rencontre sa troisième femme en 1985, et l'épouse trois ans plus tard.

Après la découverte des premiers cadavres près de la Green River, il apparaît aux yeux de la police comme un possible suspect, un témoin ayant identifié son camion comme le véhicule où l'une des victimes a été vue pour la dernière fois. Coopératif, il admet qu'il a eu des relations avec certaines prostituées décédées, mais nie les avoir tuées. Il se soumet au détecteur de mensonges avec calme. Ce n'est qu'en 2001 que des tests ADN permettent d'établir sa culpabilité avec certitude. Pendant vingt ans, son extrême prudence lui a permis d'échapper aux enquêteurs. En effet, Gary Ridgway a éliminé avec un soin méticuleux tous les indices susceptibles de le trahir et pris plaisir à lancer la police sur de fausses pistes par divers moyens.

Le tueur sait gagner la confiance de ses proies, des adolescentes pour lesquelles il n'éprouve aucune empathie. Il hait les prostituées, les considère comme des «ordures» qu'il peut assassiner sans façon. Il les aborde sur la route, lorsqu'il roule dans son camion. Ou il les contacte par téléphone. Après son deuxième divorce, il les attire chez lui pour les étrangler. Il procède invariablement de la même manière: après l'acte sexuel, qu'il accomplit par derrière, il attend que sa victime relève la tête pour enserrer son cou dans le creux de son bras droit jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ensuite, il fourre le corps dans un sac en plastique qu'il met dans son camion pour aller jeter le cadavre à un endroit dont il se souviendra. Une fois remarié, il tuera ses proies dans son camion, ou à l'extérieur, dans des endroits isolés. Contrairement à d'autres tueurs en série, Gary Ridgway ne conserve pas de trophées de ses victimes. En revanche, s'il ne se rappelle pas toujours les noms et les visages des prostituées, il sait toujours où se trouvent leurs cadavres. Une fois arrêté, il conduira sans hésiter la police dans les divers lieux où il a caché les corps des disparues, qu'il n'enterrait pas afin d'assouvir ses tendances nécrophiles.

Ses meurtres sont prémédités et calculés. Tueur au sang-froid, Gary Ridgway n'a jamais parlé de ses crimes à ses proches. D'après ses déclarations, il s'est abstenu de tuer son épouse actuelle et sa mère uniquement parce qu'il craignait d'être arrêté. Quant à son fils, il l'emmenait parfois dans ses virées nécrophiles, en affirmant toutefois que celui-ci était profondément endormi lorsqu'il s'éloignait du camion.

Les psychiatres n'ont pas découvert d'antécédents chez Gary Ridgway, qui ne souffre pas d'une maladie mentale susceptible d'atténuer sa responsabilité. Mais son lien avec sa mère a été perturbé par le désir qu'il avait d'elle, et l'humiliation qu'il ressentait en sa présence. Il avait parfois envie de la lacérer de coups de couteau, comme il avait poignardé un enfant alors qu'il était un adolescent âgé de 16 ans. Fier de ses actes criminels, le tueur a affirmé que les homicides étaient sa «carrière». Il n'a jamais manifesté le moindre remords pour ses meurtres ni la moindre compassion pour ses victimes.

L'Américain Gary Ridgway, «serial killer» nécrophile, a fait du meurtre sa «carrière» - Le Temps (2024)
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Author: Laurine Ryan

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